L’isolement de la Russie ne semble pas encore effectif. Au-delà des questions liées au terrain, et en attendant de nouvelles informations vérifiées, parlons un peu de géopolitique et géoéconomie.
L’establishment occidental, à travers plusieurs médias, soutient que l’isolement de la Russie sur la scène internationale, en ce qui concerne les sanctions adoptées à son encontre, est effectif. Une affirmation qui semble hâtive, étant donné les soutiens encore inflexibles de Moscou.
En effet, la Chine, première puissance économique mondiale en termes de PIB à parité du pouvoir d’achat, s’est non seulement opposée aux sanctions occidentales contre la Russie, mais en plus est en train d’ouvrir de nouveaux projets et opportunités économiques avec l’allié russe, dans de nombreux secteurs.
Il y a l’Inde, grande puissance également, deuxième population mondiale, qui refuse de se joindre aux sanctions contre la Russie. Sans oublier son voisin, le Pakistan, qui soutient Moscou. Au Moyen-Orient, l’Iran s’est résolument rangé du côté de la Russie.
Tout comme la Syrie, les Émirats Arabes Unis, ont affirmé comprendre les actions de la Russie et refusent de se joindre aux sanctions occidentales.
Pour ce qui est de l’Afrique, même si certains pays qui sont sous la coupe de l’Occident reprennent la rhétorique occidentale, aucun pour le moment ne s’est joint aux sanctions voulues par l’Occident.
Plus que cela, c’est un secret de polichinelle que de savoir que la grande partie de l’opinion publique africaine est aujourd’hui aux côtés de la Russie. Il n’y aura qu’à faire le tour des réseaux sociaux, et on s’en convaincra.
En Amérique latine, mis à part les alliés traditionnels et historiques de la Russie dans la région qui soutiennent ouvertement Moscou (Cuba, Nicaragua, Venezuela), les grandes puissances régionales comme le Brésil et le Mexique ont d’ores et déjà déclaré qu’ils ne se joindront pas aux sanctions de l’Occident contre la Russie.
Enfin, et cela est particulièrement intéressant : l’espace ex-soviétique (hors pays baltes). Tous les principaux alliés de l’espace eurasiatique se sont rangés du côté de la Russie, de la Biélorussie jusqu’en Asie centrale. C’était prévisible. Mais deux cas très intéressants étant la Moldavie et la Géorgie. Ayant aujourd’hui tous deux des gouvernements pro-occidentaux, ils ont pourtant officiellement annoncé ne pas se joindre aux sanctions occidentales visant la Russie.
Alors, la Russie est-elle vraiment isolée ?
Olivier Gbadié/Axe Afrique-Russie